entry image

 

« Nous avons travaillé dur pour atteindre le niveau actuel. (…) Il fut un temps où nous n’avions même pas de salaire, c’est le ministère qui s’en chargeait » dixit Ousseini SAWADOGO, un des doyens au BBDA.

Chef de Service contrôle du fonctionnement des services, Ousseini SAWADOGO est actuellement un des doyens qui force l’admiration au BBDA tant son parcours est aussi passionnant qu’instructif. A travers cette interview, nous voulons rendre un hommage à tous ces anciens qui ont contribué à faire du BBDA cette institution forte, leader en matière de gestion collective dont la renommée traverse les frontières du Burkina Faso.

Allons à la découverte d’un homme au parcours atypique engagé pour la cause des artistes depuis 30 ans. Lisez !  

1. BONJOUR MONSIEUR SAWADOGO, COMMENT ETES-VOUS ARRIVE AU BBDA ?

Je suis arrivé au BBDA en octobre 1994. À l’époque, ce n’était pas une direction générale mais une direction rattachée au ministère de la culture. Le ministère avait lancé un recrutement d’agents niveau BAC pour le BBDA. J’étais à Ouahigouya et j’avais le niveau BAC. J’ai déposé mon dossier et j’ai composé le test avec les autres candidats à Ouagadougou. Voilà comment j’ai été recruté.

2. VOUS AVEZ PARTICIPE A L’EDIFICATION DU BBDA.  IL Y A EU DES HAUTS ET DES BAS.  POUVEZ-VOUS FAIRE UN RAPPEL HISTORIQUE ?

Il faut dire qu’au départ, en 1994, nous étions sept (7) recrues, et chacun devait gérer une zone. Il était prévu que nous allions nous former en Suisse, mais vu les moyens limités du BBDA, ils ont envoyé un formateur ici. C’était un vieil homme, paix à son âme, que nous avons surnommé le « vieux » Ulrich (rire). Après la formation, chacun a rejoint son poste en tant que délégué régional du BBDA. Les premiers mois, nous n’avions rien, nous travaillions gratuitement. Par la suite, nous étions payés sous-commission, sans salaire fixe. À l’époque, le BBDA était méconnu. Nous devions d’abord sensibiliser les gens pour qu’ils comprennent l’importance du BBDA.

En tant que délégué régional à Ouahigouya, je devais gérer le Yatenga, la Passoré et le Soum. Je faisais des allers-retours entre Ouahigouya et Djibo le même jour, et j’ai parcouru Yako dans son ensemble.

Concernant la direction, je suis arrivé au moment où le directeur Simon OUEDRAOGO partait et André PALENFO venait d’arriver. Il a occupé ce poste jusqu’en 1998, puis est venue Assetou TOURE. Sous sa direction, nous avons œuvré à l’établissement d’un conseil d’administration et d’une assemblée générale des artistes. Peu après l’installation du conseil d’administration, Assetou TOURE est partie. En 1998, j’ai été affecté à Bobo-Dioulasso pour remplacer le délégué régional, car on jugeait que les choses y étaient lentes et qu’il fallait améliorer la situation. J’ai attiré l’attention de la direction sous Assetou TOURE sur la tâche trop grande pour une seule personne, car il y avait quatre régions administratives (Gaoua, Banfora, Dédougou, et les Hauts-Bassins). Deux nouveaux agents ont été affectés à la direction de l’Ouest, et nous étions tous coincés dans un seul bureau à Bolomakoté, dans les locaux de Sidwaya (rire).

En fin 2001, on m’a ramené à Ouagadougou comme agent de recouvrement sur le terrain. Balamine OUATTARA est arrivé en 2002. Il a œuvré à la construction des bâtiments B et C, du terrain de volley-ball et du bâtiment de Bobo. Il a également établi des stratégies pour accroître les recettes du BBDA.

De 2017 à 2019, j’ai été envoyé à Bobo-Dioulasso en tant que Directeur Régional de l’Ouest. Avant cela, j’étais Contrôleur général du BBDA. Après trois ans à la tête de la direction régionale de l’Ouest, je suis revenu à Ouagadougou pour reprendre mon poste de Contrôleur général. Quelques mois après, je suis reparti à la Direction de l’exploitation et de la perception, car il était nécessaire d’avoir une personne expérimentée à ce poste stratégique pour augmenter les recettes.

Il faut retenir que c’est sous Balamine OUATTARA que le BBDA est devenu une direction générale.

3. QUELLE EST VOTRE APPRECIATION GLOBALE DE L’EVOLUTION DU BBDA ?

Il y a eu beaucoup d’améliorations. Nous avons travaillé dur pour atteindre le niveau actuel. Je me rappelle qu’il fut un temps où nous n’avions même pas de salaire, c’est le ministère qui s’en chargeait. Nous avons ensuite effectué un recouvrement forcé, car il y avait de l’argent, mais les gens ne voulaient pas payer. En deux semaines, nous avons récupéré plus de 50 000 000 FCFA. C’est à partir de là que nous avons décidé de nous retrousser les manches, car il y avait de l’argent à récupérer. Petit à petit, nous avons atteint le milliard.

Je peux dire que si le BBDA n’existait pas, il aurait fallu le créer. Aujourd’hui, chaque directeur qui est passé au BBDA a apporté quelque chose pour faire grandir la maison. Au début, nous avions très peu d’artistes membres, aujourd’hui nous sommes des milliers et nous ne pouvons qu’être fiers d’avoir contribué à cela. Le BBDA a réfléchi à de nombreux paramètres pour aider les artistes, d’où la création des fonds de Promotion Culturelle, du Fonds d’Aide aux Membres Âgés du BBDA et bien d’autres.

Cependant, il est déplorable qu’à l’époque nous n’ayons pas de plan de carrière. Car, nous avons travaillé dur et souffert, et les anciens continuent de souffrir. Certains n’avancent pas faute de diplôme. Est-ce que nous avons eu tort de ne pas abandonner le BBDA en son temps pour aller chercher des diplômes et revenir ? Il y a eu des gens qui ont abandonné, et si nous aussi étions partis, la maison aurait-elle survécu ? Nous avons fait le choix de rester pour construire le BBDA pour les générations futures. Le BBDA reste une maison à soutenir pour qu’elle puisse grandir davantage. Si l’on prend l’exemple des pays de l’AES, le BBDA est bien avancé. En misant sur lui, nous pourrions nous positionner comme l’organe de gestion collective de la sous-région.

4. QUELS CONSEILS POUVEZ-VOUS DONNER A LA JEUNE GENERATION ?

Il faut changer de mentalité. À notre époque, quand nous avions une nouvelle recrue, nous étions très heureux et nous nous mettions sur notre trente-et-un pour l’accueillir. Aujourd’hui, on constate que les gens gardent des rancunes et ne sont pas contents pour de petites choses, ce qui est dommage car cela ne sert à rien. Quand on travaille ensemble, il faut rester soudé, peu importe les problèmes qui surviennent, il faut en parler. Il est vrai qu’autrefois, certains responsables ne donnaient pas l’opportunité de discuter, ce qui a entraîné la situation actuelle. Mais le conseil que je peux donner est de rester soudés, de cultiver l’humilité et le respect du prochain, et surtout d’éviter de vouloir aller vite et de se remplir les poches.

Le BBDA, une clé pour l’épanouissement des créateurs.

Téléphone service Adhésion : (00226) 05 05 54 11

Téléphone service Répartition : (00226) 05 05 54 12

Téléphone service Promotion culturelle et œuvres sociales : (00226) 05 05 27 55

WhatsApp : +226 05 55 69 81

Email : cccp@bbda.bf 

Site web : www.bbda.bf 

Service de la Communication et du Plaidoyer